Coopérer avec Cuba, pourquoi pas ?

le JEUDI 16 JUIN 2016

L’association Cuba Coopération Guadeloupe entend proposer des  actions concrètes de coopération avec Cuba. Créée il y a peine trois mois , elle est déjà à l’initiative du séjour en Guadeloupe d’une délégation cubaine composée d'Hector Igarza, ambassadeur de France à Cuba, de javier Sotomayor, recordman du monde de saut en hauteur et de Julio Acanda chroniqueur journaliste. Entretien avec Henri Bistoquet, président de Cuba Coopération Guadeloupe.
 
Quels sont vos projets de coopération ?
Certains sont déjà démarrés ou en cours de démarrage, notamment celui de La mémoire sportive entre Cuba et la Guadeloupe, celui des résidences musicales, celui de la traduction des œuvres antillaises en espagnol ou encore celui d’un voyage de chefs d'entreprises intéressés par un éventuel investissement à Cuba. Cependant, plus que des projets en enfilade c'est un rythme progressif, une manière d'agir en complicité avec d'autres, en faisant prévaloir ce qui représentent pour l'instant un vrai atout, des expertises de Cuba et la créativité de nos adhérents, connue et reconnue déjà ici.
 
Quelle forme pourrait prendre une coopération "gagnant/gagnant » ?
En mettant en place des projets qui bénéficient à la fois à la Guadeloupe et Cuba, dans un respect réciproque, en partageant ce qui ne l'était pas ou pas suffisamment. Notre première démarche lorsque nous sommes les demandeurs est toujours de présenter nos projets aux partenaires cubains potentiels, d’expliquer nos objectifs, et de demander aux partenaires cubains potentiels ce qu’ils attendent de nous en échange. Et invariablement l’aide réciproque est possible. Nous ne devons pas oublier que le temps du culturel ne sera jamais celui du politique, et lorsqu’on en a la volonté, lorsqu’on se respecte, on arrive toujours,  au lieu de s'opposer, à être en phase. C’est de cette manière que nous voyons la coopération.
 
¦ La coopération n'est pas du business.
 
Quelles  sont les démarches nécessaires pour un chef d'entreprise qui veut investir à Cuba?
Investir à Cuba est l'aboutissement d'une réflexion, elle-même conduite avec prudence et patience. L’idéal est de s’appuyer sur un organisme ou un professionnel qui connait bien les réalités cubaines, et qui est capable d’éviter à tout un chacun les erreurs fréquentes de départ, car investir à Cuba n’est pas investir dans un autre pays de la Caraïbe. Il vaut mieux bien connaitre la réglementation, et avoir un réseau minimum. Pour commencer, généralement on investit à Cuba sur des priorités répertoriées par le gouvernement sur un catalogue, et qui sont proposées aux investisseurs étrangers sous forme d’appel d’offre. La coopération quant à elle n'est pas le bizness. C'est un autre modèle de développement, plus équitable et moins dominateur. La coopération est un volet de la solidarité, une autre forme de déclinaison, une prise de risque commune au regard d'objectifs convergents.
 
Une coopération est-elle envisageable dans l’agriculture ?
Elle est l’un des secteurs qui pourraient "parler" aux nôtres, parce qu’ils ont des connaissances à proposer, et parce qu’ils se trouveront face à des techniciens cubains très aguerris, et proposant parfois des méthodes originales purement cubaines, souvent très efficaces, et adaptables à notre archipel. Historiquement les liens agricoles Cuba-Guadeloupe ont toujours existé et le potentiel est là. Cuba a un gros retard de développement au niveau agriculture et élevage, et des projets de ce type font partie des projets prioritaires du gouvernement cubain qui recherche des investisseurs à cet effet

Deux temps forts  seront proposés samedi 18 juin. Une causerie au siège du CROS de 17h à 18 h30, et à 20 h un dîner de gala à la Créole Beach.