Au-delà des tendances : décolonisation et critique d'art

  • Mémorial Acte, salle des congrès et des arts vivants, Pointe à Pitre
  • Du 29 mai 2019 au 31 mai 2019

29 au 31 mai

Conférence internationale TILTING AXIS
La 5ème édition de Tilting Axis "Au-delà des tendances : décolonisation et critique d'art" explorera le thème de la décolonisation du discours critique au-delà de son usage fonctionnel actuel de simple critique culturelle et institutionnelle. Contrairement à son application à des sites et processus spécifiques, la décolonisation a-t-elle été une pratique radicale et continue dans les Caraïbes ?
Cette question sera étudiée ainsi que la circulation de ces discours, pour tenter d'identifier leur actualité et leurs spécificités selon les sites de la Caraïbe. Par exemple, que signifie pour les institutions d’art la négociation de la décolonisation dans une période postcoloniale ? Quelles approches singulières peuvent être déployées pour décoloniser les discours - en particulier en ce qui concerne la critique artistique- et les rendre plus audibles dans des espaces où le discours critique a traditionnellement peu de prévalence et d’audience ?

En examinant le rôle des artistes, conservateurs, éducateurs, érudits, écrivains, de critiques d’art, d’agents d’artistes et de rédacteurs de politiques, etc., seront interrogés les moyens de mobiliser de manière stratégique des discours sur la décolonisation qui soient utiles au secteur culturel de la Caraïbe.
 

MARDI 28 MAI

 
18h00 : Pot de bienvenue au Mémorial ACTe avec une boisson gratuite et des canapés, suivi d’un bar payant surla terrasse.

MERCREDI 29 MAI | JOUR 1

8h30 : Départ de la navette de l’hôtel Canella Beach.
9h00 : Mot d’accueil de Jacques Martial, Président duMémorial ACTe : « Le Mémorial ACTe : un acte de résistance».
10h15 : Présentation et historique de TiltingAxis avec Annalee Davis et Holly Bynoe.
10h30 : Discours d’ouverture Manthia Diawara :Manthia Diawara est un écrivain, théoricien de la culture,réalisateur de fi lms et universitaire. Il est professeur de littérature comparée et d’études sur le cinéma à la New York Université et directeur émérite de l’Institut desaffaires africaine-américaines. Né à Bamako, capitale du Mali, Manthia Diawara a passé sa jeunesse en Guinée jusqu’en 1964, année où sa famille a été expulsée du pays par le régime d’Ahmed Sékou Touré.
11h30 : Pause-café.
11h45 - 12h15 : Hommage à Alanna Lockward.
12h15 - 13h30 : déjeuner sur place au MémorialACTe.
13h30 - 15h00 : Panel 1 : Les mots en tant
qu’armes : décoloniser la critique d’art
La critique d’art est rarement autocritique. Les interventions postcoloniales ont contribué à changer la manière dont les institutions, les domaines académiques et le marché ont abordé l’art en repensant la dynamique du pouvoir et les hégémonies en jeu. Les appels actuels à la décolonisation exigent toutefois une action. Ce panel analysera l’état actuel de la critique artistique dans les Caraïbes et ses diasporas – autant en tant qu’objet d’un processus de décolonisation que de la manière dont nous devrions procéder pour décoloniser la critique d’art - et en tant que pratique de décolonisation.Dominique Brebion, Jocelyn Valton & Hrag Vartanian.Modérateur : Mario A. Caro.
15h00 : Pause - Atelier # 1
Cet atelier explorera la manière dont la critique d’art en tant que pratique dans les Caraïbes est (mal) comprise et comment elle est régénérée dans ce contexte par le biais de blogs en ligne, d’auto-publications, de programmes et publications institutionnels, de conversations informelles, etc. Au-delà, il se concentrera sur les défi s liés à la démocratisation de la critique d’art, aux relations de pouvoir établies au sein de la critique et sur l’utilité de la critique utilisée comme moyen de se forger un outil d’apprentissageet d’autonomisation plus authentique et plus étendu.
16h00 : Pause-café.
16h15 : Présentation de la bourse Tilting Axis en 2019 avec Lise Ragbir (Université du Texas
à Austin) et Natalie Willis, lauréate 2019 (Galerie d’artnationale des Bahamas).
16h45 : Annonce de la lauréate de la bourseTilting Axis 2019/2020, Tiffany Boyle, pour« Langue maternelle. »
17h00 : Visite de l’exposition permanente du Mémorial ACTe - Jacques Martial etThierry
L’Etang.
18h30 : Retour à l’hôtel. Soirée libre
 

JEUDI 30 MAI | JOUR 2

8h30 : Départ de la navette de l’hôtel Canella Beach.
9h00 : Local Art Tour at Musée Schoelcher and Musée St John Perse, et de l’atelier de Thierry
Alet avec Pause-café.
12h30 : Déjeuner au Mémorial ACTe.
13h45 - 15h30 : Panel 2 : Faire exploser les canons : changer les points de vue Les mondes
de l’art dans le nord sont de plus en plus condamnés pour leur détention d’objets spoliés. Dans le mêmen temps, il existe une tendance dans les musées consistant à « ré-accrocher » leurs collections du Siècle des Lumières ou encore à rapatrier des collections dans leurs pays d’origine. Parallèlement, aux Etats-Unis, nous assistons à une diversification croissante dans le recrutement de personnes issues des minorités visibles dans les institutions culturelles. Ce panel explorera les stratégies de décolonisation des espaces culturels en proposant des théories, méthodologies et pratiques innovantes au sein de l’institution et de l’académie.
Mireille Badamie, Charles Campbell et Laurella Rinçon.
Modérateur : Johanna Auguiac.
15h30 : Pause – Atelier 2
Cet atelier explorera les approches originales mises en oeuvre dans l’archipel pour co-écrire plusieurs récits, confrontant la façon dont les caribéens continuent à être déterminés par la prévalence d’idéologies néocolonialistes qui perpétuent la perte de pouvoir et la disparition
de l’écologie artistique de la région.
Quels sont les exemples d’institutions culturelles des Caraïbes confrontées à des inégalités en matière d’écologie artistique ou d’institutions plus éloignées qui ont reflètent ce type de préoccupations ? Quels exemples de travailleurs culturels défi ant les injustices systémiques,
les préjugés culturels et les idéologies dominantes peuton citer ?
16h30 : Pause-café.
16h45 : Pop ups x 4
• Paulo Miyada, commissaire adjoint, Biennale de São Paulo, Brésil ;
• Berette Macaulay, rédactrice indépendante ;
• Christelle Lozère, Université de Martinique ;
• Matilde Dos Santos, artiste, érudite, écrivaine.
17h00 : Performance de l’artiste en résidence Max Diakok « J’habite une blessure sacrée ».
18h15 : Visite de l’exposition du Mémorial ACTe, Trésors de l’art Taino avec Jacques Martial et Thierry L’Etang.Navette de retour hôtel 18h15 puis à 19h00
 

VENDREDI 31 MAI | JOUR 3

8h30 : Départ de la navette de l’hôtel Canella Beach.
9h00 : Café d’accueil.
9h15 : Carte Blanche d’Edouard Duval-Carrié.
Edouard Duval-Carrié est un artiste contemporain et commissaire basé à Miami, en Floride. Duval Carrié est né et a grandi en Haïti. Adolescent, il a fui le régime de « Papa Doc » avant de résider dans des villes aussi diverses que Porto Rico, New York, Montréal, Paris et
Miami. Des parallèles apparaissent ainsi entre le style denvie cosmopolite de l’artiste et sa sensibilité artistique aux identités protéiformes qui forment son Haïti natale. Auncoeur, Duval Carrié est un éducateur : il invite le spectateur à donner un sens à une iconographie dense dérivéende l’histoire, de la politique et de la religion des Caraïbes.nSes oeuvres et installations mixtes présentent des migrations et des transformations souvent humaines et spirituelles. Récemment, la stratification conceptuelle des oeuvres de Duval Carrié a été davantage soulignée dans ses matériaux et par une attention constante portéebaux supports translucides et réfl échissants, tels que les paillettes, le verre et la résine. Les effets introspectifs de ces médiums transforment ses oeuvres en interventions spatiales qui impliquent le spectateur dans leur historicité.
Les oeuvres de Duval Carrié demandent au spectateur de complexifi er les canons occidentaux, de réfl échir à la manière dont l’Afrique a façonné les Amériques et lafaçon dont les Caraïbes ont façonné le monde moderne.
9h45 : Panel 3 : Colonisation à rebours
Avec une introduction au poème fondateur de Louise Bennett «Colonization in Reverse», ce panel s’intéressera aux travaux d’artistes, de personnalités du monde de la culture et de théoriciens dont les méthodologies de travail reposent sur une évaluation approfondie de l’esthétique « décoloniale », des méthodes d’interprétation, de la représentation postcoloniale et de l’éthos de
la désobéissance civile. Quels sont les dilemmes auxquels nous sommes actuellement confrontés face à une colonisation toujours à l’oeuvre ? Où apparaît et apparaîtra
une réfl exion plus large dans la grande Caraïbe et au-delà, en termes de méthodes pédagogiques alternatives, pratiques artistiques, stratégies de conservation et plaidoyer
autour de l’intersectionnalité ?
Erin Christovale, Carlos Motta et Jerry Philogene.
Modérateur - Tobias Ostrander, Musée d’art de Perez,
Miami.
11h30 : séance de travail # 3
Lors de cet atelier, nous souhaitons rechercher différentes approches mises en oeuvre dans l’ensemble de la Caraïbe, par exemple à travers des initiatives dirigées ou exprimées par des artistes qui explorent la décolonisation à travers leurs pratiques. La colonisation à rebous exige que nous montions tous au front pour exprimer notre mécontentement face à l’assignation des oeuvres
d’art à des produits de marché et comme réponse aux crises économiques que rencontrent de nombreux PetitsnÉtats Insulaires en Développement.
12h30 : Déjeuner au Mémorial ACTe.
14h30 : On Koze:
• Ian Bethell-Bennett - Écrivain et conférencier, Université
des Bahamas
• Florence Alexis - Critique d’art et conservatrice, France
15h30 : Pause-café.
16h00 : Présentation de Bénédicte Alliot - La Cité
des Arts.
16h20 : Formulaires de rétroaction, conclusion et
remerciements.
17h00 : Retour à l’hôtel.
19h00 : Départ de l’hôtel.
19h30 : Cocktail d’au revoir.