Jazz Day : Fania All-Stars goes progressive latin par Alex Petro

  • La Médiathèque Caraïbe - Laméca 54, rue Amédée Fengarol,, Basse Terre
  • Le 30 avril 2019
  • 18h30

A l'occasion de la Journée Internationale du Jazz, Laméca vous propose un Atelier musique animé par Alex E. Petro sur un aspect méconnu de la mythique Fania All-Stars, ses enregistrements latin-jazz (ou latin-progressive) :

"Fania All-Stars goes progressive latin"

FA NIA, deux syllabes cubaines qui ont élargi le périmètre et fait reculer l'horizon de la musique dite latine en donnant ce nom au label éponyme. Ce titre a été enregistré à Cuba en 1960 par Las Estrellas de Chocolate, conjunto dirigé par Felix Alfonso, tumbador du conjunto "Todos Estrellas" d'Arsenio Rodriguez.
Le flutiste et percussionniste dominicain Johnny Pacheco en fondant cette maison de disques en 1964 à New-York apportait rénovation et nouvelle sonorité dans un style new-yorkais en perpétuant le format du "conjunto" créé à Cuba au milieu des années 1930.
La réunion informelle des leaders signés Fania qui se tint en 1968 se formalisa et prit le nom de Fania All Stars.
Imitant dans cette ambiance new-yorkaise ses célèbres devancières : Les Alegre en 1961, La Tico en 1966 et précédant La Cesta All Stars de Charlie Palmieri et Joe Quijano.
Cette musique de ville dénommée Salsa s'imposera comme produit seulement vers 1970-72. Johnny Pacheco et ses collègues de la Fania en sont les premiers promoteurs. Ce style synthétise l'ensemble des rythmes et danses prisés dans la "Big Apple" et deviendra leur "Latin Thing".
Le répertoire est souvent populaire, parfois progressiste eu égard à l'imprégnation et à la représentation de la communauté "latine". Le concept de "Raza latina" a même été présenté et chanté à l'appui du titre "Pueblo latino" (1975). L’ouverture à d’autres styles amplifia un temps le "latin rock", jusqu'à une première ébauche de
"world music" avec le hit "Soul Makossa" (1974). La Fania a aussi sacrifié quelque fibre portoricaine au "cross over" dominant.
Le format orchestral fut le big band, accompagnant pléthore de chanteurs (eux même choristes), des invités chanteurs et instrumentistes.
Les nouvelles ouvertures sur le monde extérieur leur ont été profitables, surtout aux portoricains qui en furent les chevilles ouvrières : de la culture "Salsa".
En cette Journée Internationale du jazz (Jazz Day) c'est à une facette peu connue de ce label et groupe que
Laméca vous convie : la musique progressive et la tentation bien obligée du "cross over" durant ces années 1970-90.
Alex E. Petro


Tout au long de la journée, l'espace musique proposera des focus en son et image sur quelques musiciens d'origine caribéenne (d'hier à aujourd'hui) qui ont des approches singulières du jazz.

Entrée libre et gratuite, dans la limite des places disponibles.


Décrétée par l'UNESCO, la Journée Internationale du Jazz (International Jazz Day) est célébrée tous les 30 avril depuis 2012 (plus d’infos sur jazzday.com).
#JazzDay 2019

Visuel :
Recto-verso de la pochette du disque vinyle de l’album de la Fania All-Stars, « Live" At The Red Garter Vol. 1 » (Fania Records, 1968)


A propos d'Alex E. Petro :
Historien spécialiste des musiques de Cuba, Porto-Rico et du latin-jazz. Il a participé à des colloques sur le sujet et écrit des articles notamment sur le latin-jazz et la bomba et plena (à consulter sur lameca.org : La Caraïbe et le Jazz et La Bomba et la Plena...). Il a été animateur et producteur de nombreuses émissions de radio sur les musiques hispano-caribéennes (Radio Inité, RCI, RFO, Horizon FM).
Chargé depuis 2004 des Ateliers Musique consacrés aux musiques populaires hispano-caribéennes et au latin-jazz, Alex E. Petro a abordé, entre autres : Tito Rodriguez, Tito Puente, Mongo Santamaria, la formation franco-cubaine Carhabana, Bebo Valdes, Alain « Candela » Delos, la chorale cubano-haïtienne Desandann, Eddie Palmieri, la Sonora Ponceña, Ismael Rivera, Israel « Cachao » Lopez, Miguelito Cuni, William Cepeda, le son, la descarga...

A propos de l'Atelier Musique :
L'objectif est la valorisation du fonds discographique de la Médiathèque Caraïbe. Car au fil de son augmentation, c’est une part importante de l'histoire musicale de la Caraïbe qui s'y réflète : ses principaux protagonistes, ses œuvres majeures, ses différents styles et leur évolution.
L’Atelier Musique est une manière vivante et interactive de mettre en scène ces enregistrements discographiques et de les (ré)écouter autrement.
Animée par un spécialiste en musique caribéenne, autour d'un thème donné, l'Atelier Musique consiste en une séance d’écoute (en son et image) commentée.