Gwo ka :'Appel du tambour ...

le LUNDI 02 MARS 2009

Rencontre avec Addy Gatoux , tambouyé guadeloupéen :"Nous étions convaincus que nous avions une mission ancestrale à accomplir, celle de créer un nouveau rythme. C'était notre devoir, notre destinée et nous l'avons accomplie"

Addy Gatou a été initié au piano dès l'âge de 5 ans par son père. Il a grandi à Pointe-à-Pitre, dans une ambiance où le gospel était présent à toute occasion. " A la maison, c'était un vrai conservatoire familial. A 18 ans, j'ai été remarqué par Alix Jovial, l'un des musiciens de Guy Conquête, alors qu'à défaut de tambour (j'avais une grande attirance pour cet instrument banni du cocon familial), je pianotais sur le garde-boue d'un camion. Je jouais avec mes doigts et les paumes de mes mains.
Alix m'a demandé de jouer de la même façon sur un tambour. Et ce fut le début d'une grande aventure ". Durant la même année, Addy intègre le groupe de Guy Conquet.
Rencontre avec Vélo
" Le son que dégageait Vélo était clair et précis " Addy faisait partie du " mouvement Vélo ". Les rues de Pointe à Pitre étaient notre quotidien. A l'époque, beaucoup de gens avait du mépris à notre égard, mais nous avons continué, sans quitter notre instrument : le tambour. Nous étions au dessus de toutes critiques et de toutes médisances. En ce temps là, ma famille ne comprenait pas le choix que j'assumais "
L'appel du tambour :Il y a trente ans environ Addy Gatou (rythmique) ainsi que d'autres tambouyés tels que Michel Halley (bassiste), Jean Pierre Sabine (calebasse), Frantz Camphrin (ti-bois) ont répondu à " l'appel du tambour .  C'est à Marie Galante que l'appel fut fort. Nous vivions à l'époque des produits de la terre et de la mer, tout ce que la nature mettait à notre disposition. Un vieil homme de plus de quatre vingt dix ans, (j'ai encore son visage en mémoire), nous a initié à la fabrication du charbon ".
Ensuite, nous partîmes à la Désirade, et c'est la sur ce bout d'île que fut créé le 8ème rythme du ka. Son nom : TA KOU TA. Ta Kou Ta, c'est aussi le nom que portait notre groupe de l'époque. Ce rythme vient de la terre, de la culture de tout ce que nous avons vécu sur ces îles.

La mission:" Nous étions convaincus que nous avions une mission ancestrale à accomplir, celle de créer un nouveau rythme. C'était notre devoir, notre destinée et nous l'avons accomplie
Nous avons été traités de fous, mais nous étions déterminés. A l'époque, nous avions le sentiment que notre vie était en danger, que notre culture était menacée  Après cette riche expérience, j'ai intégré en temps que pianiste le groupe " Caribana " d'Hilaire Francisque (biguine, mazurka…), lors d'une tournée en Afrique, en Côte d'Ivoire, j'ai fait un rêve.. I have a dreams. (Silence) nous attendons, sans montrer notre impatience d'en savoir plus. L'émotion fait place à ce court instant d'absence.
Dans mon rêve, des Africains : des indigènes viennent à moi. Il me portent au dessus de leur tête. C'est la fête, je suis acclamé, mais je ne sais ou je vais… et puis, plus rien, le rêve est coupé. Ce rêve à été pour moi une récompense, un remerciement ".
En 2000, Addy Gatou était invité à " Carte Blanche " dans le cadre d'un hommage rendu à Dédé Saint-Prix à l'atrium en Martinique. Les organisateurs du Festival de Blues de Marie-Galante a rendu un hommage particulier à Vélo il y a quelques années. Dans ce cadre, Addy ainsi que les compagnons de route de Vélo se sont produits sur scène.
Est ce indiscret de vous demander votre âge ?
"Je dirais que je n'ai pas d'âge. Il est vrai que d'après mon parcours, je peux être vieux, mais en même temps, je suis très jeune, je vis et respire chaque moment précis. Je dis simplement que je ne pourrais jamais atteindre l'âge d'un arbre… "

Quel regard portez vous sur la musique aujourd'hui ?
" C'est bien, les rythmes changent, évoluent. Par contre, ne nous laissons pas piéger par ce nouveau phénomène de musique informatique. Rien ne vaut l'étude d'un instrument ".

Quel conseil donnerez vous à un jeune qui découvre la musique, qui débute ?
" D'aller à son rythme, de prendre le temps de découvrir et d'appréhender l'instrument choisi. De ne surtout ne pas se limiter et de vivre sa passion. La qualité est plus acceptable que la quantité, je dirais simplement : il y a un temps pour chaque chose ".

Céline

kj

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le tambour et le foot c toute ma vi

Charly

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Bonjour,



Pourquoi ne parle-t-on pas de Jocelyn UBELE dit Linlin qui fût l'une des pièces maîtresses(mawkè) du groupe TAKOUTA....?Un "mawkè" hors paire qui avait à l'époque peut-être même dépassé Vélo.