Mai des aïeux 2013
- Le Moule
- Du 04 mai 2013 au 27 mai 2013
Créée au Moule, en 2005 de la volonté d’un petit groupe de guadeloupéens d’abord réunis en comité puis en association Lanmou ba yo a décidé avec le soutien de la Ville du Moule, d’honorer nos ancêtres au cimetière des esclaves de l’Anse Sainte-Marguerite donnant naissance à un certain nombre de manifestations et de cérémonies organisées dans le cadre du Mai des Aïeux.
Le format de manifestation est structuré autour de trois temps. Temps profane, temps de la création et de l’imaginaire, et temps sacré :
Le temps profane : C’est le temps de la rencontre avec le peuple. C’est le temps du débat, des échanges.Il est pédagogique et donne des explications sur notre projet.
Le temps de la création et de l'imaginaire :Il permet aux artistes d’afficher, à travers leurs œuvres,vleur volonté d’affiliation.
Le temps sacré :Il s’attache a créer le lien symbolique entre nous et nos parents. Il met en œuvre les rites de communication avec nos aïeux, d’où la notion de cérémonie sacré du 27 Mai.
Le temps profane
Samedi 04 mai 18H30
Lancement du mai des aïeux
Allocutions
Exposition «NON AN NOU»
Présentation des noms et du site Anchoukaj.org
Présentation des archives départementales
Vendredi 10 mai 15H30 : Ciné-Débat
PROJECTION DU FILM : ROBLE DE OLOR à la Bibliothèque Multimédia, Le Moule
L’histoire se déroule sur la plantation de café la plus riche de Cuba dans la première moitié du XIXème siècle.Une Haïtienne noire, élégante et d’une grande beauté, et un « romantique » commerçant Allemand récemment installé sur l’île sont les protagonistes d’une histoire d’amour qui défie les tabous de l’époque.Cet amour est une utopie condamnée par le destin.Prix du meilleur film du festival Panafricain,Cannes2006.
Participation de Josette Fallope, Historienne
Mercredi 15 mai 18H30
— Première partie : Ciné
Projection du film : " L'affaire Spoutourne" tiré du livre " Des juges et des nègres" de Caroline Oudin-Bastide
Cette affaire met en lumière le rôle de la violence dans la société coloniale, la mainmise des colons sur la justice locale, mais aussi la capacité des esclaves à s’organiser pour exprimer leur révolte.
« J’ai l’honneur de vous exposer que le huit de ce mois à huit heures du matin, douze nègres des habitations de Spoutourne, situées commune de la Trinité, appartenant à madame veuve Dubuc Saint-Prix Belfond, gérées par un sieur Vermeil, vinrent porter plainte contre lui, à raison de mauvais traitements qu’il leur faisait éprouver ».Ainsi débute la lettre envoyée, le 16 février 1831, par Alexandre Belletête, juge de paix du canton de la Trinité au procureur général de la Martinique. Ce jour-là commence l’affaire Spoutourne. Pendant plus de trois ans, elle met aux prises les divers acteurs de la société coloniale : esclaves en lutte contre la violence des maîtres, colons prêts à tout pour sauvegarder leurs intérêts, administrateurs souvent attentistes et aussi
— nouveaux protagonistes sur la scène coloniale — de jeunes juges métropolitains dont le zèle intempestif vient perturber le système esclavagiste.
— Deuxième partie : Débat:
Présentation du livre de Caroline Oudin-Bastide L’effroi et la terreur
Bibliothèque Multimédia, Le Moule
Vendredi 17 mai19H00 : Le grand débat
« Konplo à nèg sé komplo a chyen » Mémoire de l'esclavage coloniale et division des descendants d'esclaves Intervenant : Albert Flagie, Anthropologue
Partant de la vision du monde dont les fondements sont issus de la société coloniale esclavagiste, Albert Flagie se propose de rendre compte des dynamiques de conflit et de division au sein de la Guadeloupe d’aujourd’hui.
Animateur-Modérateur : Julien Merion, Universitaire Salle Robert Loyson, Le Moule
Le temps de la création et de l'imaginaire
Samedi 18 mai 16H00
Pawol bitasyon Néron
Paroles d'esclaves :mise en scène de l'autobiographie de Mary Prince
Née esclave de parents esclaves, aux Bermudes (territoire britannique), Mary Prince fut la première femme esclave à publier le récit de sa vie, au Royaume-Uni, en 1831 : The History of Mary Prince, a West Indian Slave. Related by Herself. D’abord esclave domestique, plusieurs fois revendue, elle est envoyée en 1806 aux Îles Turques-et-Caïques, où les Bermudiens ont développé la production et le commerce du sel.
Les conditions de travail y sont particulièrement difficiles : les esclaves souffrent de cloques et de plaies persistantes à cause de leurs très longues journées de travail dans l’eau des marais salants, tandis que la lumière du soleil réfléchie par le sel affecte leur vue.
Mary Prince y passe plusieurs années avant de rentrer aux Bermudes.En 1815, elle est vendue à un nouveau maître qui l’emmène à Antigua.Elle rejoint l’église des Frères Moraves, où elle rencontre son futur mari, un ancien esclave, charpentier, qui a acheté sa liberté et qu’elle épouse en 1826.
En 1828, elle accompagne son maître en Angleterre, qui ne reconnaît pas l’esclavage sur son sol. Son maître refusant de la laisser acheter sa liberté, ce qui lui permettrait de retourner à Antigua vivre avec son mari sans être asservie de nouveau.
Prince consulte une société antiesclavagiste qui tente d’interpeller le Parlement sur son émancipation. Son maître retourne à Antigua, sans elle, avant que le cas ne soit examiné.Peu après, elle entre au service de l’abolitionniste Thomas Pringle comme domestique. C’est chez Pringle qu’elle dicte son histoire à une militante de la cause abolitionniste. Le récit est publié en 1831 en Angleterre et aussitôt réédité. Plusieurs procès s’ensuivent, lancés par ses anciens propriétaires, qui s’estiment diffamés. Mary Prince apparaît pour la dernière fois dans les archives à cette occasion, en 1833. Sa vie après cela, n’est pas connue.
Le récit de Mary Prince joua un grand rôle dans la prise de conscience, par les Anglais, de l’horreur de l’esclavage dans leurs colonies des Caraïbes (l’abolition fut votée en 1833 et devint effective pour tous les esclaves en 1838). C’est aussi l’un des rares témoignages publiés par une femme.
- 16h00 : Accueil du public, discours de bienvenue
- 16h30 : Temps historique et temps de mémoire
Une déambulation guidée de l’habitation Néron articulée autour de 7 stations constituées de lectures, de poésie et de paroles de nos parents esclaves surgissant tout au détour de la visite.
ANIMATION CULTURELLE
Présence de plasticiens, artistes, musiciens, groupes culturels.
- 20h30 : Collation et temps de partage autour d’une soupe
- 22h00 : Clôture de la manifestation
Lundi 27 mai 6H00 : Hommage sacré aux aïeux
Cérémonie au Musée Edgar Clerc
Cérémonie au cimetière des esclaves de l’Anse Sainte-Marguerite
Précisions des organisateurs : Le pèlerinage sacré au cimetière des esclaves de l’Anse Sainte-Marguerite est une journée de recueillement et de mémoire pour nos aïeux. C’est un moment fondamental dont l’enjeu est de consacrer, à travers une manifestation populaire, le cimetière des escalves de l’Anse Sainte-Marguerite comme haut lieu de mémoire.
Chaque pèlerin se munira d’un T-Shirt blanc, de chaussures de marche, chapeaux et boissons.
- 06h00 : Rendez vous au parking de l’éolienne, Boulevard Maritime
- 06h30 : Station, Musée Edgar Clerc Rituel sacré et intervention scientifique.
- 07h30 : Départ de la marche en direction du Cimetière des Esclaves
- Chaque pèlerin prendra une pierre. Il la conservera jusqu’au cimetière où il la déposera le moment venu au pied de la stèle.
- 09h30 : Arrivée au cimetière, accueil et rafraîchissements
- 10h00 : Début de la cérémonie rituelle
- 11h00 : Fin de la cérémonie, retour