Conte à mourir debout

le VENDREDI 29 MAI 2009

Conte à mourir debout une pièce de Frantz SUCCAB mis en scène par Antoine LEONARD-MAESTRATI Assisté de Nathalie FOSTIN avec Aliou CISSE,Gladys ARNAUD,Harry BALTUS,Joël JERNIDIER et Karine PEDURAND.
Synopsis
:Dans un lieudit mais non déterminé, Nòlfòk, Bertilia sert la soupe à son homme, le vieux et célèbre tanbouyè (joueur de tambour) Roberval.
Roberval, entre deux cuillerées de soupe, réfléchit. Il doit annoncer à sa femme sa mort prochaine...
Le mourant décide de prendre son temps. Il doit se préparer à rendre compte aux anciens, déjà partis, de ce qui se fait en leur nom dans le monde des vivants. Il doit aussi s’exercer à mourir. Il doit prendre le temps d’être un mort respecté. Il veut préparer son départ.
Désormais, c’est une affaire entre les esprits et lui. Une initiation à la mort qui pose la question, de la trace que nous laissons, du mythe, et du fantasme du souvenir.
Cette scène se passe sous le regard du Chroniqueur, conteur moderne à l’heure des médias et de l’audimat, le chroniqueur envahit le quotidien de ses sujets, il entre dans les maisons, suscite, interprète, réinvente la vie de ceux‐ci. Il est envoyé par la radio pour diffuser en direct une émission de proximité.
Consciencieusement, le Chroniqueur recueille une à une des informations de la bouche de Bertilia, de Nini la voisine, des mofwazés (esprits), et de Roberval lui‐même. Qui lui dira la vérité? N’existe‐t‐il qu’une seule vérité ?

Mot de l’auteur :Les contes sont les plus beaux de nos mensonges anciens. C’est à leur manière que j’ai tenté de conduire le théâtre au coeur du théâtre, pour mieux le débusquer. Les acteurs deviendront des personnages et les personnages pourront, à tout moment, redevenir des acteurs. Les mots tourneront sur eux‐mêmes et autour d’autres mots, les langues cohabiteront et se féconderont, pour construire leur propre galaxie. C’est aussi nécessaire sur la scène que dans la vie.
Je connais un pays où toute vérité bonne à dire essaie mille costumes dans nos coulisses intimes, avant de traverser la rue. Se croyant toujours cerné de malparlants, on joue de son destin comme on joue du tambour, comme on chaloupe des pas de danse. Ce pays est le mien. Pudeur, goût du déguisement, marronnage ? Allez savoir !...Il est très probable que ce soit, au bout du compte, un mode de vivre…Appelons cela « le théâtre de l’esquive »…Ou du masko


Ce texte du guadeloupéen Frantz Succab a été repéré très tôt par l’association guadeloupéenne « texte en parole » et mis en lecture sur le territoire de la Guadeloupe. En 2005, l’auteur a envoyé son texte au concours d’écriture théâtrale contemporaine d’Etc_caraibe. Remarqué lors de ce concours, il a été mis en lecture par Antoine Léonard Maestrati au musée DAPPER à Paris en novembre 2006 lors d’une manifestation organisée par Etc_caraibe.
Suite au désir de la compagnie « Savann » et du metteur en scène de créer la pièce, l’Artchipel scène Nationale a été sollicitée pour un chantier de création. Celui‐ci a eu lieu en janvier 2008. Ce chantier a permis à Antoine Léonard Maestrati de rencontrer les comédiens de Guadeloupe et de Martinique afin de mettre en place sa distribution.

Programmation :
28 mai, 19h00 – El Rancho à Grand‐Bourg – Festival de Marie Galante
2 juin, 20h00 – Salle Robert Loyson du Moule
4 juin, 20h00 – Ciné théâtre du Lamentin
5 juin, 20h00 – Le Bik Kréyol à Baie‐Mahault
10 & 11 juin, 20h00 – L’Artchipel / Scène Nationale à Basse‐Terre
12 juin, 20h00 – Salle GeorgesTarer par Centre des Arts et la Ville de Pointe‐à‐Pitre