Festival rythmes et sacré au Mémorial ACTe

le MARDI 04 AVRIL 2017

Festival Rythmes et sacré au Mémorial ACTe avec Ymelda, James Germain et Akiyo du 26 au 30 avril 2017.

Ymelda musiques racines - vaudou music

 En 2000, avec la réalisation de l’album « Sanblé », Ymelda nous exposait pour la première fois sa vision de la « Mizik Rasin ».(Musique Racine)
 Originaire d’Haïti et contemporaine de la période Duvaliériste, cette musique devient pour les artistes qui s’inscrivent dans ce courant, un vecteur populaire et fédérateur de contestation politique et sociale.
 Musicalement, la « Mizik Rasin » suit le mouvement de la « world music » , résultat de la rencontre féconde de l’électronique avec les rythmes traditionnels du monde.
 La musique d’Ymelda est celle de toutes les rencontres possibles, de toutes les influences assumées, du lyannage porté en oriflamme : créole.
 Avec son nouvel album « Little Do », Ymelda nous amène à être le témoin privilégié de sa rencontre avec Jeff Baillard qui poursuit, depuis ses précédentes expériences avec Victor Treffre ou Dominik Coco, son voyage caribéen en explorant l’une de ses racines les plus profondes : le vaudou Haïtien.
 Cette religion l’inspire tous les jours et la chanteuse haïtienne originaire de Tomaso, à une dizaine de km de Port-au-Prince, retourne régulièrement sur la terre de ses ancêtres pour se ressourcer et se retrouver.
 Pour cette raison, la chanteuse à la voix exceptionnelle chante pieds nus pour puiser l’énergie de la Terre et la force de la nature.
 Depuis plus de 20 ans, elle vit en Martinique où les influences de « l’île aux fleurs » se mêlent aux influences de son pays natal.

James Germain chants & rythmes vaudou,

Depuis des années, le chanteur haïtien, James Germain, propose un univers aux confluents des ses racines afro-caribéennes. Né en 1968, à Port Au Prince, il a grandi sur la colline de St Antoine, un quartier populaire de la capitale. James chante avec une voix habitée des grands airs traditionnels du répertoire vaudou mêlés d’expériences lyrique voire gospel tout en réinventant les codes. Haïti, ses chants populaires et Vaudou s’inscrivent au cœur de son œuvre... Ses titres ouvrent sur plusieurs couleurs, de la musique occidentale aux musiques afro descendantes.
En ce sens il est riche d’un univers à la croisée de plusieurs mondes. Après un troisième album « Kréol Mandingue », réalisé au Mali, James prépare actuellement un nouvel album qui marque son enracinement dans la culture haïtienne et sa force toujours renouvelée à inscrire sa voix à même la peau du monde. Chacun de ses albums signe une Rencontre, une histoire, d’autres rives, des horizons déployés...
 
C’est en 1995 que sort son premier album « Kalfon Miwi » (Déclic/Blue Silver). L’accompagne dans cette aventure de talentueux musiciens et compositeurs d’Haïti : Beethova Obas, Loulou Dadaille, et Ralph Boncy. Ce premier disque l’entraîne aux rivages des musiques créoles, de la samba, du kompa, du zouk. En 1997 nait le deuxième album : « Assoto » (Déclic/Blue Silver). James Germain, continue de séduire par sa voix haute, expressive, qui allie un naturel puissant à une vibrante expression dans tous les répertoires. Dans ce disque on se rappelle notamment une très belle reprise de « Quand on a que l’amour » de BREL.
 
C’est en 2008, après sa rencontre avec la chorégraphe haïtienne Kettly Noël, qu’il décide de s’installer au Mali pour préparer le spectacle « Chez Rosette ». Ce spectacle de danse contemporaine, où James chante et danse, sera joué dans plusieurs pays entre 2008 et 2010: Afrique, France, Suède... Dès son arrivée, James se lie avec de nombreux artistes maliens, et commence à se produire régulièrement sur scène. Peu à peu la musique africaine lui apparaît comme une évidence : c’est là que se trouvent ses origines ! Naît alors un projet d’album, mélangeant les chansons traditionnelles haïtiennes et les chants maliens. Il rentre en studio avec des musiciens maliens et enregistre son 3ème opus simplement intitulé « Kréol Mandingue », où se rencontre deux cultures. Les chants traditionnels haïtiens, qui abordent ici les thèmes de la non-violence, de la misère, du sacré, de l'espoir y sont revisités et "habillés" par des sonorités et des voix africaines.

Akiyo Gwo ka - Mizik a senjan

En 1978, une bande d’amis proche de Vélo et de Guy Konkèt constituent la première force vive du mouvement que l’on nommera plus tard AKIYO !
Parmi eux on compte Fred Julianus, Jean-Pierre Nanon (Mawso), les frères Nankin, les frères Angèle, Christian Mathurin, Jilis, Jacques Marie-Basses, Douglas (Ithree), Daniel Ugonin, Ray H, Viviane Dagonia…
Leur volonté est d’impulser une nouvelle dynamique. Un retour aux sources avec une écriture singulière. L’intention est radicale : réinjecter du sens pour valoriser la culture guadeloupéenne. Ils mettent en œuvre à travers leur posture, un véritable engagement identitaire. Leur vision, leurs actions marqueront cette fin des années 70. Dès lors la liste de membres est longue pour constituer un véritable mouvement culturel.
Ce tournant majeur a laissé une empreinte non contestable dans l’histoire du carnaval en Guadeloupe, jusqu’à aujourd’hui. Quand ils arrivaient aux quatre coins des rues, bouleversant l’ordre établit, tous s’écriaient : Akiyo ? (Qui sont-ils?)
Oui, mais qui sont-ils vraiment ?
Au début une bande d’amis, constitué malgré eux en association de fait. Car ils réfléchissent sur la situation culturelle, donnent leur sentiment de la réalité sociale du pays, mènent des actions. Même s’ils se revendiquent comme apolitique, leur engagement dans la Cité donne le ton d’une révolution en marche avec une musique singulière, des rythmiques qui leur sont propres, des textes sans concession, percutants, ciselés, se réclamant des origines, de l’exception culturelle du gwoka, du Mas a Senjan, de l’Afrique…
On peut dire que leur nom est né de la foule, marquée par leurs actions et déplacements, par leur musique qui réinterroge, invente des rythmes ancestraux.  
1992 naît, Akiyo Mizik, un format scénique constitué d’une vingtaine de musiciens. Actuellement, c’est l’un de leur véhicule pour faire parler, vibrer la Guadeloupe de part le monde avec les voix, les textes, les danses, les tambours des Mas a Senjan, tambours KA.
Bientôt 40 ans pour ce mouvement qui continue à nous réserver des surprises…Notamment avec AKIYO KA, une formation d’une douzaine de musiciens.
Ils viennent investir la scène du Mémorial ACTe avec la même puissance dans le cadre du cycle « RYTHMES et SACRÉ ». Avec leurs invités, ils marquent l’incontournable force de leur musique racine, de leur musique sacrée qui fait appels aux ancêtres, qui écrit aussi l’avenir…
A leurs côtés, les frères Geoffroy Réné et Zagalo, Méthi’s et Misié Sadik…
Un rendez-vous indiscutablement mémorable…